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Transsibérien, jour 4. La Russie sous la pluie

Décidément les jours défilent sans qu'on s'en rende compte. Le réveil fut le même que la veille. Irina prend son petit-déjeuner sur le lit d'Oriane mais cette fois Oriane ne se réveille pas pour de vrai. Dès qu'on se lève il se met à pleuvoir.



Tout est gris dehors. Et comme si c'était fait exprès on a l'impression que les paysages sont tristes et sans intérêt. On a juste envie de se recoucher et de se blottir sous sa couette. On aperçoit de temps en temps des carrioles tirées par un cheval qui semblent disparaître dans les bois. On se demande vraiment dans quel siècle on vit. On traverse la Russie profonde, la Russie des bûcherons, des campagnes loin de l'agitation des grandes villes. Et ces paysages qui ne cessent de défiler dans jamais s'arrêter. Dès qu'on commence à saisir un moment ou une scène quelconque de vie, paf il disparaît instantanément. Drôle de sensation...



Finalement les paysages ressemblent un peu plus à chez nous maintenant. On traverse en cette fin de journée des grosses villes qui semblent planter au milieu de rien. Ah non je rectifie elles sont plantées au milieu de rien. Daniel nous confirme qu'il peut y avoir entre 200 et 300 km entre 2 villes et rien entre. Le seul fait remarquable de la journée c'est Irina qui a failli clapser dans notre cabine. Oh la c**. Il ne manquerait plus qu'on ait le KGB sur le dos. C'est en mangeant des chips, pourtant elle doit être habitué à manger des pommes de terre (oui je sais c'est gratuit). Heureusement Oriane l'a sauvée en lui mettant un énorme coup dans le dos. Vu la violence du coup, j'ai de suite pensé qu'elle voulait l'achever pour ne plus qu'elle souffre. Mais a priori ça a été efficace. Irina a cessé de s'étouffer et tout est rentré dans l'ordre.


Lors d’un arrêt banal à une gare, alors qu’on se promenait sur le quai, on est tombé nez à nez avec…. Zézette. Mais si, cherchez bien dans votre mémoire. Le Père Noël est une ordure ! Et bien on l’a retrouvé en chair et en os…


Vers 23h on arrive dans la 3ème ville du pays. Qui dit grande ville dit changement de passagers. Irina nous quitte ce soir. Non elle n'est pas morte elle quitte juste le train. Du coup c'est le suspens pour savoir qui va la remplacer. Alors on guette. Et ce qui devait arriver arriva. Un gros russe qui pue la transpiration se présente devant notre cabine. Ça y est on a tiré le gros lot... On lui désigne son lit en haut mais il refuse il nous dit que sa place est en bas. Le problème c'est qu'il ne parle pas un mot d'anglais et que les mimes c'est bien pour faire deviner une guitare ou bien un arbre mais c'est quand même plus compliqué pour lui expliquer que ce sont les 2 responsables de wagon qui nous ont changé de place. Malheureusement Daniel est encore sur le quai. On n'a donc pas d'interprète. Mais l'homme en question ne semble pas perturbé. Il va dans la cabine d'à côté papoter avec ses potes en attendant que les 2 responsables arrivent. Quand Daniel revient on lui explique le problème. Il nous dit d'attendre et de rien faire. Ah bon, bizarre. Depuis notre cabine on sent encore l'odeur de transpiration du gars qui est pourtant dans la cabine d'à côté. Ça promet s'il dort finalement avec nous. Finalement Elena arrive et va discuter directement avec lui sans rien nous dire. Après quelques minutes, on voit l'homme se lever et partir dans une autre cabine. Je crois que le problème est réglé. Daniel avait raison, il suffisait d'attendre. Je ne sais pas ce qu'Elena lui a finalement dit mais ça a été efficace. En même temps vu son gabarit moi je n'oserai pas la contredire.


Du coup on n'est que tous les 3 ce soir. On en profite pour discuter de nouveau avec Daniel qui semble de plus en plus louche. Mais pas louche dans le sens pervers, plus louche dans le sens perché. Je vous explique. Au milieu d'une conversation (toujours grâce à nos traducteurs sur nos téléphones) il nous sort d'un seul coup qu'il aimerait faire partie de la nouvelle colonie qui va s'implanter sur Mars. On pense qu'il blague. Et bien pas du tout, il a l'air complètement sérieux...


Décidément ces Russes nous surprendront toujours !

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