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Transsibérien, jour 1. La traversée de la Chine !

On n’a pas mis de réveil ce matin. Et on se lève à… 12h ! En fait la très bonne surprise c’est qu’on dort super bien. Les lits sont confortables et les cabines très bien insonorisées. Quand on se réveille, Daniel dort toujours. Pour ne pas le réveiller on va prendre notre petit-déj dans le couloir. On en profite ainsi pour regarder les paysages chinois. C’est assez simple à résumer : des champs tout plats à perte de vue. La plupart du temps, c’est du maïs et de temps en temps du riz. C’est bizarre, on n’a pas l’impression que les Chinois mangent beaucoup de maïs et pourtant on voit défiler des champs de maïs toute la journée.



Le ciel est quant à lui toujours gris. On ne sait pas trop si c’est encore du smog ou bien si c’est simplement nuageux mais au final le résultat n’est pas brillant et on peut carrément dire que c’est moche. Et le pire c’est quand on arrive en ville (pas comme la chanson !!!). Au milieu de rien, on aperçoit tout d’un coup des dizaines et des dizaines d’énormes immeubles d’habitation tout gris, tout moches.



Il y en a à perte de vue.



Bizarrement on ne voit quasiment personne dehors dans les rues ni même de voitures. Ça donne la chair de poule. On dirait qu’on traverse des villes qui ne sont plus du tout habitées.


Quand on arrive dans une gare, le train s’arrête souvent pour 20 ou 30 min le temps de changer de locomotive et/ou de chauffeur. C’est comme ça sur toute la longueur du trajet de Pékin à Moscou. Ne me demandez pas pourquoi c’est comme ça. On se dit alors qu’on va pouvoir enfin voir à quoi ressemblent la gare et son parvis. Et bien pas du tout. Comme à Pékin, les quais sont entièrement sécurisés et impossible d’y pénétrer sans billet de train donc impossible aussi d’y sortir. Et puis finalement ça ne donne pas trop envie de trop s’éloigner. Les quais sont donc entièrement vides.



Décidément impossible de voir un Chinois dans ce pays !


Pendant toute la journée, on va ainsi voir les mêmes paysages et les mêmes villes. Nous on s’occupe sans problème… Cela fait des mois qu’on pense à ce Transsibérien et on a prévu des tas de choses. On lit, Oriane écrit son carnet de voyage, je traite des vidéos et quand Daniel se réveille à 15h (oui oui oui à 15h !!!!), on papote un peu avec lui. Il est un peu moins timide aujourd’hui et il prend confiance donc c’est cool. Il nous apprend qu’il a 20 ans et qu’il est designer dans l’industrie. Il est parti en Chine pour chercher du travail dans une compagnie russe mais on comprend qu’il a de suite détesté la Chine. Il rentre donc chez lui beaucoup plus tôt que prévu, et sans doute un peu précipitamment. Il habite à Perm une ville à 1 500 km de Moscou en Sibérie, on va donc partager nos journées avec lui jusqu’à jeudi soir. Finalement le temps passe plus vite que prévu. La journée se termine et on a l’impression de n’avoir eu le temps de rien faire.


Pour écouler nos derniers yuans, on décide d’aller dîner au wagon restaurant. On doit alors traverser plusieurs wagons. C’est assez fascinant de voir les gens dans leurs cabines pendant une fraction de secondes. Certaines dorment, d’autres regardent le paysage, d’autres jouent, d’autres mangent, d’autres discutent... On essaie d’imaginer leur vie. Il y a essentiellement des Russes mais aussi quelques Chinois. Dans l’ensemble tout est plutôt calme. Personne ne crie ou ne parle fort. C’est comme si le temps s’était arrêté. Drôle de sensation. Pendant ce temps-là, les paysages défilent.




En réalité, toute l’agitation se concentre dans le wagon restaurant. L’ambiance est magique. C’est un wagon restaurant comme dans l’Orient-Express, des tables de chaque côté d’un couloir central, des nappes blanches, des fausses fleurs en guise de décoration et un voile blanc dû à la fumée de cigarettes.







Il a quelques Chinois attablés qui parlent forts et qui rigolent. A voir le nombre de bières sur leur table, on comprend pourquoi ils sont si joyeux.




Parfait il reste une table disponible pour nous. Une serveuse vient nous apporter le menu. On se croirait vraiment dans un film. Dehors, le soleil se couche et la luminosité est magnifique.







Tant qu’on est en Chine, le wagon-restaurant est géré par les Chinois : il n’y a donc que des plats chinois et ils ne sont pas très chers. On peut se faire un vrai repas avec nos derniers billets.










Il ne nous reste plus qu’à réintégrer nos appartements maintenant. Ambiance ambiance… les wagons sont peu éclairés, on n’entend plus que le roulement du train sur le rail et les claquements des grosses portes en métal qui relient chaque wagon.



La 1ère journée est déjà passée. Demain le réveil va sonner à 4h du matin pour le passage de frontière avec la Russie. On espère que tout va bien se passer mais ça c’est une autre histoire…

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