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Un parfum de nostalgie dans les rues de Levuka

Se balader dans les rues de Levuka, c’est comme faire un saut dans le temps, revenir 150 ans en arrière, du temps où Levuka était la capitale des Fidji, alors colonie britannique.


La rue principale de la ville, longeant la mer, semble être complètement assoupie. On a l’impression qu’à tout moment, des calèches tirées par des chevaux vont faire leur apparition et ainsi remplacer les quelques voitures qui passent par là. Les enseignes des magasins sont comme tout droit sorties d’un film de western, malgré le fait que les magasins ferment les uns après les autres. Et oui, on a un peu l’impression que Levuka se meurt…
















La ville a été classée au patrimoine de l’UNESCO en juin 2013 : c’est le premier et le seul site des Fidji à être ainsi protégé. Dans le cadre de cette inscription, le gouvernement fidjien a fait pas mal d’efforts pour tenter de restaurer quelques bâtiments, et on ne peut que s’en féliciter.


Parmi les bâtiments remarquables ayant survécu à l’époque coloniale, aux tremblements de terre, aux révoltes populaires et aux cyclones, notons notamment la très belle cathédrale et l’école publique…


Nous parcourons la ville en long, en large et en travers toute une après-midi. A une extrémité de la ville, il y a une énorme usine : c’est une usine de mise en conserve de thon et c’est tout simplement LE poumon économique de l’île. Plus de 2000 personnes y travaillent et l’entreprise est en plein expansion… Heureusement qu’ils ont cette usine, sinon l’île serait certainement vraiment désertée. Pour l’anecdote, il y a quand même la moitié de la ville qui sent le thon mais bon… c’est pour la bonne cause !


Le lendemain, nous partons pour une journée de rando avec Epi, un super guide local. On part d’un petit village de la côte sud et on rejoint le village de Lovoni, le seul village situé au centre de l’île, en quelques heures de marche. En réalité, ce n’est que de la balade : on boit littéralement les paroles d’Epi et on ne voit pas le temps passer.



Epi ne se contente pas de nous montrer des tas de plantes, il nous raconte toujours plein d’anecdotes :

  • les plantes pour soigner les maux à l’estomac : très utiles quand dans les années 90, le chef du village est décédé. Des milliers de personnes sont venus assister à ses obsèques et il a fallu faire manger ses personnes pendant plusieurs jours… Une centaine de bœufs ont dû être abattu et comme ils n’ont pas pu préparer la viande au dernier moment, elle n’était plus très fraîche et des centaines de personnes ont été malades. Ils les ont donc soignés grâce à cette plante

  • les toiles d’araignées et les sensitives. Quand son père et son oncle sont partis aux îles Salomon pour se battre contre les Japonais pendant la 2ème guerre mondiale, leur connaissance de la forêt les a beaucoup aidés. Epi est très fier de nous dire à quel point les Fidjiens ont été utiles aux Américains : en effet, on peut très facilement repérer si on est précédé ou non sur un chemin en observant les petites plantes sensitives qui le bordent. Si elles sont refermées ou bien si elles sont en train de se ré-ouvrir, c’est que quelqu’un est à 5-10 minutes de marche devant. De même, si en marchant, on ne sent pas de toiles d’araignées qu’on viendrait rompre, c’est que quelqu’un nous précède.

Bref, le temps passe trop vite et on se régale. A l’arrivée, une nièce d’Epi nous a préparé un repas délicieux : il fait en sorte que plein de plantes qu’on a vues sur le trajet nous soient servies… bref, une véritable découverte gustative et un vrai régal ! Au menu : de la fougère, des feuilles de tarot, du thon, etc.



Nous ne visiterons toutefois pas vraiment le village car le chef de village est décédé hier à l’hôpital de Suva où il était hospitalisé depuis un petit moment. En signe de respect, il n’est pas possible que des touristes se promènent dans le village d’ici les obsèques dans une semaine.


Bref, on a rencontré Epi et on s’est régalé.

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