Avant d’aller visiter la Cité Interdite, on s’est bien préparés : préparation mentale, échauffements, massages… oui, pour visiter la Cité Interdite il faut bien être en forme !
Et oui parce que la Cité Interdite, c'est un million de m² au cœur de Pékin, c'est le must de toute visite à Pékin et même en Chine. C'est un lieu chargé d'histoire bien sûr puisque c'était le siège du pouvoir et le lieu de résidence des empereurs des dynasties Ming et Qing. C'est aussi un lieu très symbolique puisque la porte sud de la Cité Interdite n'est autre que la porte de Tian-An-Men, celle surmontée du très célèbre portrait de Mao : c'est ici que la République Populaire de Chine a été proclamée par Mao en 1949...
Et c'est aussi ici que les manifestations les plus virulentes ont eu lieu (mais chut ça, on n'en parle surtout pas ici et la si célèbre photo de l'étudiant dressé devant un char est bien sûr totalement absente). Du coup, pour aller visiter la Cité interdite, on sort à la sortie de métro Tian-An-Men (la classe !!) et c'est sécurité maximale ! Contrôle de sécurité à la sortie du métro (aussi à l'entrée mais ça, c'est dans TOUTES les stations de métro de Pékin !!) ET à l'entrée sur la place : sacs aux rayons X, passage d'un détecteur de métaux sur le corps et parfois contrôle d'identité. Mais en réalité, on ne les intéresse pas du tout nos amis chinois... Ce sont les Chinois eux-mêmes qu'ils fliquent à fond. On dirait même qu'ils badgent leur carte d'identité, manière sans doute de toujours savoir où est qui et qui est où !
Bref nous voici au pied du portrait de Mao, prêts à entrer dans la Cité Interdite !
(si si regardez bien David est là, entre Mao et l'attroupement de Chinois)
On doit d'abord passer la longue file d'attente pour acheter les tickets : il faut une pièce d'identité et ouf, notre carte nationale d'identité suffit - parce que nos passeports sont chez les Russes. Puis on passe les innombrables contrôles de sécurité et ça y est, nous y sommes vraiment !
Le cœur de la Cite Interdite est composé d'une enfilade de cours et de palais de plus en plus majestueux et immenses ! Finalement tout est tellement grand qu'on ne se rend certainement pas bien compte de la taille de tous ces bâtiments. Cette visite se fait plutôt rapidement et ça c'est plutôt la bonne nouvelle ! Les salles sur les côtés sont fermées et on ne peut regarder que depuis l'extérieur les halls les plus précieux : cohue assurée pour apercevoir les trônes des empereurs. Nous, on se prend au jeu et je filme David dans une bousculade effrénée où tous les coups sont permis pour se retrouver au 1er rang. Cela nous fait surtout bien marrer parce qu'on arrive quand même assez finalement à s'éloigner des foules quand on le veut...
Mais, il y a un gros mais : la pluie s'invite et ce n'est vraiment pas cool ! Bien sûr ça mouille, ça glisse... mais ce n'est pas tout : le ciel est vraiment tout gris pas joli (et pour une fois ce n'est pas que de la faute du smog !) et les touristes chinois disparaissent sous une forêt de parapluie. Pourtant on pensait avoir bien calculé notre coup s’agissant de la météo. Et bien c'est raté !
Nous arrivons donc vers 13h tout au nord de la Cité interdite, après l’avoir traversée du sud vers le nord : c’est là où est implanté le jardin impérial et il est plutôt joli. On le devine assez agréable mais là, tout de suite, il y a trop de monde pour l’apprécier. C’est beau mais c’est insupportable (c’est un pudding bien lourd…).
On décide pourtant de ne pas sortir tout de suite et de revenir en arrière pour aller se balader sur les parties latérales de la Cité interdite. Ce qu'on ne sait pas encore c'est que c'est ça qui prend le plus de temps à visiter et c’est aussi ça le plus intéressant à visiter.
On comprend alors véritablement le principe de la Cité Interdite, une cité dans la ville : il y a des tas de rues, de pavillons, de halls… En effet, ce complexe n’était pas seulement le lieu de résidence et de pouvoir des empereurs, mais aussi le lieu de résidence de toutes les familles de notables. On n’en finit jamais, on découvre toujours une ouverture, une porte qui ouvre sur un nouveau dédale de rues et de pavillons. Certains sont ouverts et des objets précieux y sont exposés mais la plupart reste fermée.
Plus on s’avance dans ce dédale, moins il y a de monde. Les gens ont abandonné les uns après les autres, sans doute épuisés. Le temps passe, on n’a toujours pas déjeuné mais la curiosité nous pousse toujours à aller voir un peu plus loin.
Le temps passe tellement vite qu’il est déjà 16 heures environ… et là, ô surprise ! La pluie laisse sa place à un petit bout de ciel bleu. On se dit qu’on va en profiter pour revenir vers nos pas et prendre des photos des plus beaux bâtiments avec un ciel un peu plus joli.
Et là, un miracle se produit (oui je sais, j’en fais des caisses !) : en fait, le ciel se dégage entièrement et le soleil fait même son apparition. Je peux vous certifier que c’est très rare ici. Mais surtout, on décide alors de repasser par toute la série de pavillons depuis l’entrée principale au sud et comme par magie, il n’y a plus personne. Normal, c’est presque l’heure de fermeture, donc les touristes n’entrent quasiment plus.
Nous avons donc la Cité Interdite pour nous tous seuls, sous un ciel bleu du tonnerre !!! C’est complètement inattendu et c’est un vrai régal !