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Port-Olry, un village coup de cœur !

Après Luganville, nous arrivons donc à Port-Olry – non non pas Orly… -petit village dans le nord de l'île de Santo, tout au bout de l'unique route goudronnée de l'île.


Nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre et nous ne savons pas combien de temps nous allons rester ici… finalement, nous resterons 5 jours. Ce village, ses habitants et en particulier la formidable Marie-Joe seront sans conteste un des coups de cœur de notre voyage.

La première surprise c'est que l'endroit est hyper charmant. Quelques cocotiers sont posés au bord d'une magnifique plage où l'eau est tout simplement bleue, bleue, bleue. On se répète souvent en disant que l'eau est turquoise, émeraude... Oui mais là elle a une autre particularité c'est qu'elle reste bleue même quand il pleut. Je vous jure que c'est vrai...



Nous on campe chez Tanislas ou plutôt on essaie de camper chez Tanislas… parce que le 2ème soir, le vent a raison de notre tente qu’on retrouve aplatie comme une crêpe. Pour les nuits suivantes, ce sera donc chambre sous un vrai toit. La chambre reste quand même assez sommaire, puisqu’il n’y a pas d’électricité – simplement une lumière photovoltaïque. Les douches et toilettes sont à l’extérieur. Plutôt rudimentaire si vous voyez ce que je veux dire.


Et en plus on paye cher. Bref, c’est le Vanuatu, on commence à s’y habituer. Peu importe, on est sur la plage, avec une vue au top et on se régale de rester posés sur le banc devant la chambre ! Ça c’est la vue depuis notre chambre :


A Port-Olry, outre la superbe plage, il n’y a rien à faire de particulier, rien que prendre du bon temps mais surtout aller à la rencontre des gens et de leur quotidien. Et c’est sans doute ici qu’on aura pour la 1ère fois une telle sensation d’immersion depuis le début de notre voyage. Les gens nous saluent, prennent le temps d’échanger quelques mots avec nous, de nous expliquer ce qu’ils sont en train de faire et après quelques jours, ils nous reconnaissent. On se croirait vraiment au pays des Bisounours. Un vrai bonheur !


Notre logement est à l’entrée du village qu’on rejoint très facilement à pied. Il est certes très étendu car les maisons sont assez espacées mais on en fait assez vite le tour. C'est un village tout paisible et tout mignon articulé autour de 2 routes principales. Au centre, une immense école, l'église et un terrain de foot. L'école est catholique et donc… francophone (ça marche comme ça au Vanuatu !) et il n'y a que celle-là dans le village ce qui explique que pas mal de gens dans la rue nous parle en français. Ajoutez à cela le fait que sur le chemin, on rencontre des personnes qui jouent à la pétanque et ça en fait un décor totalement surréaliste.


Dans le village, il y a un peu partout des poules qui courent et cocotent dans tous les sens mais aussi des vaches et des taureaux (ce qui ne semble stresser absolument personne !).



Dans la journée, les touristes venus de Luganville arrivent pour profiter de la plage et des restaus les pieds dans le sable puis ils repartent dans l’après-midi. Le soir, le village retrouve sa quiétude. Les ni-vans se baignent peu, et quand les adultes se baignent… ils y vont tout habillés. Quel contraste avec les touristes en bikini des heures les plus chaudes de la journée !


  • Les pêcheurs

Les ni-vans ne sont bizarrement pas un peuple de pêcheurs. Les gens du village passent en général leurs journées à travailler dans les champs ou dans les plantations de cocotiers mais pas sur l’eau. C’est donc plutôt le soir ou le dimanche que nous pouvons aller rencontrer des villageois. Ils nous expliquent qu’ils ne vendent pas le poisson qu’ils pêchent, c’est uniquement pour eux et leur famille. Les voici donc partis sur leurs petites pirogues de bois assez sommaires pour aller pêcher le maquereau et la sardine.


  • Le coprah

Le coprah est une des principales sources de revenus de l’île de Santo et même du Vanuatu. Pour obtenir le coprah, les ni-van ramassent les noix de coco tombées par terre, ils les ouvrent, les coupent en morceaux, puis ils les amènent dans de grands fours où ils les font sécher. Ensuite, ces extraits de coco séché sont apportés à Luganville où ils seront transformés puis exportés. C’est à partir du coprah que sont créés tous les arômes et essences de noix de coco.


Du coup, sur la route entre Luganville et Port-Olry, les cocoteraies s’enchaînent et on voit les gens assis à leurs pieds en train d’ouvrir et couper les noix de coco. C’est à pied depuis Port-Olry qu’on va rejoindre ces champs et surtout qu’on va voir un four en fonctionnement. Les villageois sont en plein travail mais prennent quand même le temps de nous expliquer tout le processus. C’est la 1ère fois qu’on voyait ça et c’était super intéressant pour nous !























  • La rencontre avec le curé du village

Je ne vais pas vous raconter pourquoi on devait absolument rencontrer le curé du village car ça serait trop long mais en tout cas il fallait qu'on le trouve pour lui demander l'adresse postale de la paroisse. Nous voilà partis une après-midi à la recherche du curé : en fait, c’est facile, il habite une maison juste à côté de l'église. On s’approche, on toque à la porte et là un petit papi en marcel blanc (mis à l’envers !) nous ouvre la porte tout sourire. On lui dit pourquoi on est là et très gentiment, il nous donne l'adresse. Mission accomplie.


(là on est avec Marie-Joe, on vous parlera d’elle dans le prochain article)


Mais on ne va pas en rester là ! Ce curé est d’origine italienne et parle parfaitement français. On commence alors à lui poser quelques questions. Là il s'arrête net, rentre dans sa maison et ressort avec des chaises et nous dit qu'il a un peu de temps et qu'il aimerait bien papoter. Trop mignon. Là, on va découvrir un sacré personnage, avec une histoire pas banale. Il sait plein de choses, il a vécu plein de choses et il est passionnant !

Tenez-vous bien il est arrivé au Vanuatu en… 1963 et il n'est jamais reparti mis à part pour des congés (oui parce que les curés ont des congés et ils rentrent alors en Italie). A l'époque pas d'avion direct. Il est donc parti en bateau d'Italie jusqu'en Australie puis la Nouvelle-Calédonie. Et il a fini en avion jusqu'à Port-Vila. Il a débarqué au Vanuatu sans savoir parler ni français, ni anglais, ni bichlamar.


Il connaît parfaitement le Vanuatu car il a vécu sur plusieurs îles. Il nous dit par exemple au détour d'une phrase qu'il était allé sur l'île de Tanna pour quelques jours et qu'il y était finalement resté… 20 ans ! L'avantage c'est qu'il est assez lucide sur le rôle de la religion et surtout très pragmatique : il nous explique qu’à l’époque les colons avaient décrété que tous les indigènes sur Tanna devaient avoir une religion. Les gens ont alors fait le tour des églises et l’église catholique était alors la plus souple (les autres leur interdisaient de manger de l’igname)… voilà comment les habitants de Tanna sont devenus catholiques.


Il a surtout un vrai rôle dans le développement du village, il bricole, aide les villageois à couper l’herbe le long de la route… Sa messe a tellement de succès le dimanche qu'il a dû faire 2 offices sinon tout le monde ne pouvait pas rentrer. On a eu la chance d'y aller le dimanche suivant et effectivement elle était pleine à craquer. Et contrairement à chez nous, c'était vraiment animé entre les chants, les enfants qui courent un peu partout, les fleurs en abondance pour décorer...Et que dire des femmes qui mettent toute leur plus belle robe colorée. Même Oriane a apprécié !

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