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A Port-Olry, on a surtout rencontré Marie-Joe…

... et on n'est pas près de l'oublier !


On vous a raconté tout ce qu’on a aimé à Port-Olry mais c’était sans compter sur LA rencontre qui a marqué notre séjour à Port-Olry. Le genre de rencontre qu’on n’oubliera jamais et le genre de personne qu’on a adoré, qu’on adore et à qui on repensera souvent ! Merci pour tout Marie-Joe !


Mais revenons à nos 1ers pas à Port-Olry. Juste à côté de notre logement, il y a un joli restaurant, celui d’une certaine Marie-Joe. Marion nous avait déjà parlé d’elle, elle nous avait dit qu'elle était très sympa et qu'en plus, elle nous rendrait bien service (du genre nous donner de l'eau chaude pour nos nouilles chinoises et recharger nos appareils… très utile !). Le restaurant – le Port-Olry Harbour Restaurant ou Little Paradise - a quasiment les pieds dans l'eau, c’est une sorte de grand préau tout ouvert sur la baie. A la carte : langouste, crabe des cocotiers, poisson frais, etc. Bref, que des bonnes choses !



On rencontre très vite Marie-Joe puisque c’est elle qui nous accueille dès le 1er jour. On découvre alors très vite une personne gentille, blagueuse et hyper sympa. A peine arrivés, elle nous prend déjà sous son aile ! On va très vite sympathiser, et peu à peu, de jour en jour, on rencontre de plus en plus ses proches, on va boire du kava en famille, on lui rend service au restau, elle nous bichonne avec des petits plats maisons qu’elle nous offre et qu’on mange ensemble, on la taquine (et elle nous le rend bien !), David lui fait découvrir le rugby, on rigole, on se prend en photo… bref, on partage des tas de petits moments insignifiants mais tellement précieux !


Dur, dur pour nous de vous raconter tout cela. Voici simplement quelques moments marquants :

  • Le nakamal

Comme partout au Vanuatu, on ne peut pas échapper à la tradition du kava. Dès le 1er soir, Marie-Joe nous dit qu'on va boire du kava ensemble. Euh je crois qu'on n'a pas le choix... et ça tombe bien, on est ravis !

Le nakamal n'est pas très loin du restaurant. C'est un petit abri tout mignon, éclairé par une simple bougie. Quand on arrive, les hommes (oui il n'y a que les hommes qui préparent le kava) sont encore en train de le préparer. On commence à prendre quelques photos et à plaisanter avec les « cuistots », dont le frère et le père de Marie-Joe. Quelques personnes sont assises là en train d'attendre le kava en écoutant de la musique sur leurs téléphones : et là, le truc pas banal, c’est que ce sont des chansons françaises. Mieux, ce sont des chansons de « lover » et du zouk. On a même eu droit à Cé Cé Cé Célimène... Ça nous fait bien rire ! Les personnes commencent à nous papoter, à nous demander pourquoi on est là, ce qu'on fait dans la vie... Bref, ils s'intéressent à nous et sont vraiment adorables. Ils nous offrent même à manger. Le 1er soir des cacahuètes, un autre soir c'est Marie-Joe qui se pointe avec un maquereau grillé prêt à déguster. On est vraiment touché de la générosité des gens. On sent qu'ils font ça sans arrière-pensée, juste pour le plaisir de faire plaisir.


Bon revenons à nos moutons. Le kava est maintenant prêt et on commande une tournée. On avait lu qu'a priori il n'y avait que les hommes qui en buvaient mais Marie-Joe a bien insisté sur le fait que les femmes sont libres de faire ce qu'elles veulent, elle n’a même pas compris pourquoi on lui posait la question. Je peux vous assurer qu'elle ne s'en ait pas mis qu'un dans le cornet. On sent qu'il y a de l'habitude. Nous en bon polards on s'est arrêté après le 1er verre...


  • On a aidé Marie-Joe dans son restau en décorant la salle…

Lors de nos nombreuses discussions avec Marie-Joe on apprend que le vendredi elle doit accueillir une vingtaine de touristes australiens qui viennent pour nager jusqu’à l’îlot Roussette voisin. Ils font ça une fois par an et ça tombe dans 2 jours, pile-poil pendant qu’on est là ! Après la nage, Marie-Joe leur prépare un super buffet pour le déjeuner avec langoustes, poisson frais, crabe de cocotier, bœuf de Santo, frites, riz, salade de papaye verte, etc. On la sentait un peu stressée par cet événement et surtout fatiguée d’avance de tout ce travail à venir.

Comme nos journées ne sont pas hyper chargées et que tout cela nous intrigue, on lui propose bien évidemment notre aide… qu’elle accepte volontiers ! Donc maintenant au boulot.


Notre première tâche consiste d'abord à aller chercher des feuilles de palmiers pour décorer la salle.


Nous voilà partis la veille du jour J, équipés de 2 coupe-coupe énormes avec Sandra, Marie-Joe et Vanessa, une cousine de Marie-Joe actuellement en stage cuisine dans son restaurant.Je précise qu'on part à pied bien sûr dans les champs. Le champ de qui on ne sait pas trop. Mais je crois que ça ne pose pas de problème. On part super motivés et une fois arrivés, on est au taquet… mais on se rend compte qu’on s’emballe un peu trop là. On est au rythme des îles ici : tranquillou ! Quand on s'arrête au beau milieu d'un pré, nous on attend les ordres de Marie-Joe. A priori elle n'a pas l'air très pressé. Je dois préciser que Marie-Joe n'est jamais pressée. Attention rien de péjoratif mais c'est juste qu'elle prend la vie avec philosophie et qu'elle s'organise en fonction. Tout ce qu'elle ne peut pas faire aujourd'hui et bien elle le fera demain. Mais en même temps, on s'aperçoit qu'elle arrive toujours à ses fins. C'est vraiment génial de la voir faire. Bon maintenant il va bien falloir monter sur les palmiers pour aller couper les branches…. Sauf que nous, on commence par s’asseoir… et papoter ! Au au bout d'un certain temps elle s'adresse en bichalamar à Vanessa, et hop c’est elle qui escalade la clôture du pré et monte en un rien de temps dans l'arbre et commence à couper des énormes feuilles, grimpée dans le palmier. Excellent !!


Pendant ce temps là, Marie-Joe nous montre comment tresser un panier (souvenirs, souvenirs de Mayotte…), elle nous fait des décos pour les cheveux, etc.



Au bout d'1h environ Marie-Joe décrète qu'elle a assez de feuilles. Cette fois-ci on est mis à contribution pour de vrai. Chacun prend 3 ou 4 énormes palmes qu’il va falloir porter – ou plutôt traîner - jusqu’au restaurant.



Au retour, Marie-Joe nous prépare un jus de pamplemousse pressé car on a « beaucoup travaillé » et nous remercie énormément. Trop mignon !

Sauf que maintenant le vrai boulot commence car il faut tresser ces palmes autour des piliers de bois du restau. On réussit plus ou moins bien car c'est assez technique mais le résultat est top. Demain, elles ajouteront des fleurs fraîches dans les tressages pour améliorer la déco. Et dire que les Australiens vont certainement même pas remarquer tout ça...



Pour nous remercier encore, elle nous prépare un super repas avec poulet, frites et légumes. On est carrément gênés mais qu’est-ce qu’on se régale !


  • … puis en tant que commis de cuisine !

Le lendemain, vendredi, c'est le grand jour. Les Australiens viennent nager puis déjeuner : dommage pour eux, il ne fait vraiment pas beau aujourd’hui et la mer est agitée.


Dès l'aube Marie-Joe et sa petite équipe de stagiaires sont déjà aux fourneaux. Nous on arrive vers 8h pour savoir si elle veut toujours notre aide. Elle accepte volontiers et hop on se glisse dans la cuisine. C'est un peu vieillot, fait de bric et de broc et tout sombre mais on trouve tout en cherchant bien. Et surtout il y a des crabes, des poissons et des énormes langoustes prêtes à passer à la casserole. On salive d'avance pour les Australiens.



Nous on est dirigé vers l'atelier découpage des légumes. Si ces faux airs de je-me-fous-un-peu-de-tout, Marie-Joe sait exactement ce qu'elle veut et elle est plutôt perfectionniste. Mais c'est toujours avec le sourire et toujours en blaguant. Et nous ça nous fait trop rire !



Ah oui ce que j'ai oublié de vous dire c'est que Marie-Joe a fait des études de restauration à Port-Vila. On comprend donc pourquoi elle ne fait pas n'importe quoi et que sa cuisine est super bonne et réputée. Elle a même eu la chance de partir 15j en Australie avec son école... Quand elle nous en parle elle a encore les yeux qui pétillent. Elle se souvient même du jour exact de son départ. C'était le 18 juillet 2013... Ça nous a ému. Et deuxième chose pas banale, c'est qu'elle n'a que 25 ans. Oui oui elle gère un resto avec des employés (quand les stagiaires ne sont pas là) et n'a pas peur de préparer des buffets pour 25 personnes avec crabe, langouste, poulet, poissons et plein d'autres choses... Trop forte notre Marie-Joe !


Du coup pendant 2h on a rincé, épluché, découpé toute sorte de légumes.


Là pour le coup on n'a pas trop chaumé mais tout a été fini dans les délais et on a même pu assister à l'arrivée des nageurs.


Et bien entendu Marie-Joe a absolument voulu qu'on reste manger avec elle après. On a fini les restes et là aussi on a compris pourquoi les Australiens revenaient tous les ans ici. C'était juste succulent.


Et devinez quoi elle avait même préparé un gâteau au chocolat : ils ont adoré ! Pas très étonnant vu qu’il n’y a jamais de dessert dans les restaus au Vanuatu. Bien sûr ils l’ont fini mais Marie-Joe a fait en sorte de laisser plein de chocolat fondu dans la cuisine et on se fait plein d’énormes tartines de pain recouvertes de chocolat… Miam !


Allez, je finis ce chapitre par une histoire qui nous fait rire encore aujourd'hui avec Oriane. Après ce fameux buffet, Marie-Joe a voulu qu'on l'accompagne en ville (façon de parler bien sûr) pour aller à la banque. Certes, elle a eu une dure journée mais croyez-moi ou pas on n'a jamais vu quelqu'un marcher aussi lentement. C'était juste fou. Physiquement on était incapable de suivre son rythme. Du coup moi j'étais devant et je faisais des zigzags dans la rue pour parcourir plus de distance alors qu'Oriane tentait tant bien que mal de rester à côté de Marie-Joe en faisant 2 pas en avant puis 1 en arrière. C'était trop drôle. Du coup on a mis une éternité pour aller à la banque. On a vraiment compris ce jour-là qu'on n'avait pas la même notion de temps...


  • Un gâteau au chocolat surprise !

Dans les jours qui ont suivi cette journée intense avec les Australiens, Marie-Joe a eu l’occasion de nous inviter à manger à d’autres reprises et nous avons continué à lui donner quelques petits coups de main. Maintenant qu’on est des spécialistes de l’émincé de poivron, autant en profiter !


Le dernier soir, ses stagiaires sont parties et les clients se font plus nombreux que prévus donc on l’aide davantage… Ah d’ailleurs, une anecdote rigolote : elle nous demande également de faire le service et d’amener les plats aux clients. On refuse, elle insiste… OK, OK. Et pour savoir à qui amener tel plat, c’est facile : « ça, c’est pour les noirs » et « ça, c’est pour les blancs ». Elle dit ça avec tellement de spontanéité et de naturel, qu’on en reste tous les 2 interloqués et cela nous fait bien rire.


Mais Marie-Joe pense à tout et pour notre dernière soirée, elle a bien repéré que David adorait le chocolat l’autre jour et elle décide de nous en faire un… Il est trop beau et surtout délicieux. Vraiment adorable !


  • David, le coach de rugby !

Depuis qu'on est arrivé au Vanuatu, pas l'ombre d'un ballon de rugby. Incroyable alors que tous les autres pays du Pacifique sont des fans de ballon ovale !!


On demande alors à Marie-Joe pourquoi personne ne joue au rugby ici. Et elle nous répond pas vraiment mais elle en a un qui traîne chez elle, offert par un touriste, mais elle ne l’a jamais touché.


Du coup on improvise quelques passes entre nous sur le sable et on tente d'expliquer un peu les règles de base : on réalise que devoir avancer tout en ne faisant des passes qu’en arrière, c’est pas facile facile à expliquer… Tout le monde est super emballé et surtout les filles. C'est incroyable. On essaie de ramener le plus de monde possible et on organise un petit match à toucher. Les connaisseurs comprendront. Lol. Tout le monde joue le jeu et on passe un super moment. C’est malheureusement la nuit qui nous arrête. Mais tout le monde se donne rendez-vous pour le lendemain pour une nouvelle partie de ballon ovale. Marie-Joe est à fond et elle appelle désormais David «coach ». Ça y est le rugby est né au Vanuatu.


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