Le rugby est un sport national en Nouvelle-Zélande, que dis-je une religion… et on le vérifie tous les jours : le moindre petit village a son terrain de rugby, des matchs sont diffusés en boucle à la télé, des drapeaux des All Blacks flottent aussi souvent que des drapeaux du pays, etc. Bref, on comprend bien pourquoi ils sont champions du monde.
Nous, on ne pouvait pas envisager de passer en Nouvelle-Zélande sans aller voir un match de rugby. Malheureusement pas de match des All Blacks en ce moment mais du Super Rugby (ou ancien Super XV pour les vieux comme nous qui ne sont pas au cœur de l’actu et qui ne savent pas qu’il y a désormais 18 clubs et non plus 15. C’est un championnat entre les meilleures équipes de Nouvelle-Zélande, d’Australie, d’Afrique du Sud, d’Argentine et du Japon (depuis cette année).
Coup de chance, les Crusaders, l’équipe basée à Christchurch, joue la veille du départ d’Anaïs et Julien. Parfait, on prend 4 places. Pour resituer un peu les choses, les Crusaders, c’est l’équipe la plus titrée du Super rugby (c’est un peu le Stade Toulousain de Nouvelle-Zélande) mais c’est surtout l’équipe de Richie Mccaw et Dan Carter. Bon ok c’est vrai qu’on arrive un peu après la bataille car Richie Mccaw vient d’arrêter sa carrière et Dan Carter est parti au Racing. Mais bon il reste encore quelques champions du monde (Dagg, Whitelock … pour les connaisseurs) et l’équipe a fière allure. D’ailleurs, ils sont 2ème du championnat donc on sent qu’il va y avoir du jeu.
On décide de prendre un camping pas très loin du stade afin d’y aller à pied.
1h avant le coup d’envoi, nous voilà partis. A l’approche du stade, bizarrement, pas de stands pour manger ni pour boire. En fait, on comprend très vite que tout se passe à l’intérieur de l’enceinte du stade. Et là c’est de la folie : stands avec musique à fond, drapeaux des Crusaders de partout, stands pour faire des concours photos, vente de maillots…
Comme tout bon supporter qui se respecte, on prend des burgers, des fishs and chips et de la bière et on va s’installer.
En fait on a pris sans faire exprès des places super bien placés, près de la pelouse et surtout juste à côté de la sortie des vestiaires. Juste parfait.
La pression monte à quelques minutes du coup d’envoi lorsque des pom-pom girls habillées en mode moyen-âge font irruption sur le terrain accompagnées de 5 cavaliers.
Ahaha vous vous demandez bien pourquoi ils nous refont un remake des « Visiteurs » ? En fait, le symbole des Crusaders c’est un… château fort. Non vous ne rêvez pas. Ce qui est étrange car on n’a vu strictement aucun château en Nouvelle-Zélande.
Bref, c’est le grand show comme au Stade Français.
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Au bout de 8 minutes de jeu, il y a déjà 14-0 pour les Crusaders avec 2 essais juste devant nos yeux. Je sens qu’il va être très bon ce match. Au fait j’ai failli oublier de vous parler de l’adversaire. Il s’agit des Reds, une équipe australienne de la région de Queensland. Oui je sais vous aussi vous ne connaissez pas, c’est normal !!
Bon le match se déroule plutôt bien pour les Crusaders puisqu’ils gagnent finalement 38 – 5. Mais le meilleur reste à venir. Comme je vous disais, on est situé juste devant l’entrée des vestiaires et devinez quoi les joueurs s’arrêtent pour signer des autographes et prendre des photos. On se lance alors le défi de se faire prendre en photos avec le plus de joueurs possibles. On se met donc en mode « warrior ». On est trop au taquet, pire que des groupies. On mise tout sur notre accent français.
Nos débuts dans ce métier sont plutôt réussis puisqu’ils s’arrêtent tous pour poser avec nous.
Notre objectif est de prendre Israel Dagg en photo, c’est quand même le joueur le plus connu. Mais ce coquin zappe un peu tout le monde et se dirige directement vers les vestiaires. Raté !!
Le meilleur est pour la fin. On avait lu sur internet qu’Andrew Merthens, célèbre n°10 All Black des années 2000, trainait souvent au stade des Crusaders, son ancienne équipe. Alors que tous les joueurs sont rentrés, on aperçoit de loin une personne en costard, genre un peu un officiel et qui ressemble beaucoup à Merthens. On s’approche un peu. Oui il lui ressemble vraiment mais comment en être sûr sachant que personne ne s’intéresse à lui. On ne veut pas faire de boulette et demander à un inconnu de faire une photo avec lui. Alors on applique la technique paparazzi. On prend une photo de son badge qu’il a autour du cou et en zoomant, miracle, il est bien écrit Andrew Merthens. On exulte littéralement. Les gens autour se retournent en se demandant vraiment pourquoi on est aussi excités. Personne n’ose trop l’interpeller et finalement je me lance et je crie « Andrew, Andrew ». Ouf il se retourne et nous sourit. Je lui demande si on peut faire une photo avec lui. Il nous répond que oui avec un grand sourire.
Je lui demande aussi où il a joué en France (même si je savais la réponse !!!) pour le faire parler. Et là il nous répond dans un français quasi parfait : il nous dit qu’il a joué à Toulon, au Racing Métro et à Béziers et que c’est pour ça qu’il a gardé un accent. Trop la classe !!!