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« J’ai glissé chef ! » ou comment David a fini avec un bras en écharpe…

Après notre semaine à Ganesha Park, nous voici à Bangkok afin de prendre le train direction la Malaisie. Et pas n'importe quel train car il dure… 24h ! Et oui c'est un train qui fait aussi couchette. Avant de partir lundi matin, on fait donc les provisions en eau et nourriture pour se préparer à ce long périple.

On arrive à la gare 15min avant le départ très fiers de nous. On fait même des photos devant le panneau de la gare.

On s'avance alors sur le quai à la recherche de notre voiture... Bye bye la Thaïlande…. Sauf que RIEN ne va se passer comme prévu. Et là c'est le drame…


(Pour la suite du récit, Oriane ajoute sa version des faits en bleu : vous avez le droit de rire !)


Je croise d'autres passagers qui me déséquilibrent un peu et en même temps je glisse sur une flaque d'eau et là, je me retrouve à tomber parterre sans aucun moyen de me rattraper car j'étais chargé comme une mule. On aurait dit vidéo gag. J’aurais bien aimé voir le ralenti. Et devinez quoi je tombe pile poil sur mon épaule droite. Les sacs m'empêchent de me retourner ce qui fait que tout mon corps s'écrase sur cette épaule.


Je ressens alors une vive douleur mais pas de craquement. Je me retourne pour chercher Oriane qui était devant moi... Pas d'Oriane... En fait elle a tracé sa route. Finalement au bout de quelques secondes je l'aperçois une quinzaine de mètres devant. Elle ne s'est aperçue de rien. Merci la solidarité. lol. Je crie Oriane plusieurs fois avant qu'elle m'entende. Alors non en fait je ne l’ai jamais entendu m’appeler, je me retourne juste parce que je ne comprends pas pourquoi il traîne, il va falloir qu’on monte dans le train ! En se retournant elle comprend de suite ce qui se passe et me rejoint avec ses 40 milles sacs de supermarché. En tâtant mon épaule je comprends très vite qu'elle s'est déplacée mais je ne crois pas que ce soit cassé. David regarde son épaule et voit qu’elle est luxée : il me dit de regarder puis non de surtout pas regarder … Faudrait pas que je fasse un malaise vagal. Je suis dégouté mais surtout j'ai énormément mal. Oriane me rassure en me disant que ça va aller et qu'on va gérer comme des grands. Ah oui c’est vrai qu’on est des adultes. Après quelques minutes de flottement (pendant lesquels David me dit quand même que si, si, il faut qu’on monte dans le train) on reprend un peu nos esprits et on essaie d'analyser la situation. Bon pour le train c'est foutu...ok. Maintenant il faut trouver un hôpital et surtout appeler l'assurance. Heureusement on est à Bangkok et pas au milieu de la jungle...


Par contre le problème c'est qu'on est assis au milieu du quai avec tous nos sacs. Ça fait un peu romano. Il faut qu'on aille au moins dans la gare. Et là on a rencontré des gens ultra gentils. D'abord on a croisé un moine tout gêné qui a insisté pour qu'on prenne son baume du tigre qu'il a « béni » bien sûr (le moine a plutôt insisté pour mettre le baume du tigre lui-même sur l’épaule de David… Alors là, ça ne va pas être possible du tout !). Ensuite une touriste est sortie du train pour savoir comment elle pouvait nous aider : elle a surtout réconforté Oriane et l’a même prise dans les bras (chapeau à cette jeune femme dont je n’oublierai jamais le visage : cette simple marque d’attention a été extrêmement touchante) et enfin tous les personnels de la gare qui nous ont aidé à porter les bagages et qui m'ont amené une chaise roulante. Autant vous dire que j'étais l'attraction dans la gare. Les gens me prenaient même en photo. Une fois dans le salon VIP de la gare, Oriane a pu téléphoner à notre assurance qui nous a indiqué à quel hôpital aller.


Sauf que maintenant il faut trouver un taxi. Là encore les personnels de la gare se sont occupés de tout. On est passé devant tout le monde, ils ont aidé Oriane à porter les sacs et hop, on est parti en taxi. Bon le problème c'est que le taxi ne connaissait pas le chemin de l'hôpital. Heureusement il a pu passer un coup de fil. Le trajet n’en finit jamais et le chauffeur de taxi sourit pour masquer sa gêne : chaque trou dans la route est un enfer et Bangkok est… embouteillée (comme d’hab). Arrivés devant l'hôpital – en 20 minutes à peine - devinez quoi le taxi a essayé de nous entuber. Si si j'étais à moitié mourant mais c'est pas grave il nous demande 2 fois le prix indiqué par le compteur. Heureusement Oriane a géré comme une chef et on a payé ce qu'il fallait… En fait c’est plus drôle que ça : le compteur affiche 101 Bts…. mais le gars me dit 200 Bts : honnêtement, à ce moment-là, je m’en fous complètement, je veux juste qu’il me donne un reçu pour me faire rembourser par l’assurance. Mais à chaque fois que je lui demande un reçu, il me rend de l’argent sur les 200 Bts ! Ca marchera 3 fois de suite : je lui dis « un reçu svp » et il me rend 50 Bts, puis 20 Bts, puis encore 20 Bts. Bon finalement je n’ai pas eu de reçu mais ça nous a fait bien rire.


Par contre la surprise du chef c'est qu'on ne croit pas être dans un hôpital mais dans un hôtel de luxe : marbre dans l'entrée, fleurs fraîches partout, grand hall... Bref la totale. On hallucine complètement, c'est un peu la Rolls-Royce des hôpitaux. Pour les connaisseurs, c’est le Bumrungrad Hospital et il est apparemment ultra côté (dans certains Top 10 des meilleurs hôpitaux au monde ! Je suis pris en charge assez rapidement et surtout à partir de ce moment-là, on se dit que tout va bien aller : on fait entièrement confiance aux médecins donc c’est un gros soulagement. Là David zappe toute l’intendance au départ : des infirmiers de « triage » viennent nous voir, lui prennent la tension et… le passeport ! Il faut que je vérifie si les infos sont justes (bien se concentrer, bien se concentrer…), ils me font signer des documents (bien se concentrer, bien se concentrer…) et mettent un bracelet à David pour qu’il soit tout le temps identifié et badgé. Mais surtout, ô miracle, quelqu’un vient m’aider pour les bagages : et oui, parce que là, on a toujours nos 2 gros sacs, un petit sac hyper lourd et les sacs de bouffe que non, je n’ai pas voulu abandonner…. Et là, comme dans un hôtel de luxe, on est venu m’amener une sorte de chariot à bagage super classe : j’ai tout posé dessus et ils sont partis en me donnant juste un badge de consigne. Ouf !


PHOTOS CENSUREES

POUR EVITER TOUT MALAISE DES PARENTS

DEVANT LEUR ECRAN

On m'a amené aux urgences puis j'ai passé une radio. Mais toujours pas d'antidouleur donc je souffre un peu le martyr : ils finiront par m’en faire un dès que j’ai passé les 1ers examens… Ma chute a alors eu lieu il y a 2 heures environ !


Et puis le verdict est tombé. Dislocation et non fracture. Gros soulagement finalement. Mais le docteur me dit qu'il va falloir la remettre en place. Euhhh comme ça sans m'endormir ?! Oui oui c'est bien ça. Je crois qu'Oriane est devenue un peu blême à ce moment-là… Ils m'amènent alors dans une petite salle et le travail a commencé. Ne vous inquiétez pas ce n'est pas comme dans "Les bronzés" où ils tirent d'un coup sec en tapant sur la tête. En fait il a tiré tout doucement mais apparemment mes muscles n'étaient pas assez relâchés. Il a donc demandé à une infirmière de me tenir le bras levé et il est parti. Ça a duré une bonne heure avant que le docteur revienne. Il a retenté sa chance mais toujours rien mon épaule ne voulait pas bouger. Heureusement à ce moment-là je n'avais plus mal car il m'avait donné des calmants. Ça a duré ainsi 3h et les infirmières se sont relayées pour tenir mon bras. Drôle de situation. Bizarre pour moi aussi car on n’avait aucune visibilité sur le temps que ça allait prendre et j’étais à vrai dire assez sûre que ça allait être rapide. Sauf que le temps passe, passe, passe… Un problème logistique se pose alors : la consigne à bagages ferme à 19h (David est dans les bras du médecin depuis 17h). Du coup, j’ai fini par me décider à aller chercher un hôtel dans le coin, puis à faire 2 AR pour porter tous les bagages jusqu’à la chambre. Je reviens à fond à l’hôpital, mais David est toujours dans la même position…


Au bout de 3h on m'a dit que c'était fini les blagues et qu'on allait utiliser les grands moyens. Ils m'ont d'abord injecté des sédatifs pour essayer encore de m'apaiser et ensuite j'ai vu débarquer 3 colosses dans la chambre. Aie aie ça va plus être drôle du tout. Ils m'ont plus ou moins sanglé pour tenir mon corps bien en place et puis le docteur a tiré comme un âne avec ses 2 mains sur mon bras. Toujours pas de craquement ou autre ... Bizarre. Le docteur tâte mon épaule et me dit que tout est terminé. Tout est revenu en place : quel soulagement !!! Je refais une radio de contrôle pour confirmer que tout va bien et c’est le cas. Ouf !


J'ai le bras en écharpe pour une semaine et j'ai besoin d’un peu de repos mais l'essentiel c'est que l'aventure peut continuer... On verra dans les jours à venir comment on adapte notre voyage.

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