Pour rejoindre le fameux lac Inle, dernière étape de notre voyage en Birmanie, on avait le choix entre le bus (classique et on commence à connaitre), le train (très long, beaucoup trop long…) et la marche à pied (ok c’est plus long que le train mais c’est quand même plus fun). Comme vous pouvez deviner on a choisi la dernière option. Le trek dure 3 jours et part de Kalaw, une petite ville de montagne à une soixantaine de km du lac Inle. On n’a lu que des avis positifs sur ce trek sur internet donc on a foncé. L’avantage c’est qu’on croise plein de « tribus » différentes qui peuplent cette région avant d’arriver au bord du lac et de finir en beauté en traversant le lac en bateau jusqu’à notre hôtel.
Le trek se fait obligatoirement avec un guide. Ce n’est pas les agences qui manquent à Kalaw. On n’a eu que l’embarras du choix. Bon en gros, on a pris l’agence conseillée par le guide du Routard. Le propriétaire, Sam, un papi tout mignon, nous a paru hyper pro dans ses explications donc on n’a pas hésité longtemps. Pour payer moins cher, on part en groupe. C’est ainsi qu’on a partagé 3 jours avec un jeune couple d’américains, Riley et Lia, et un allemand Gunther : super équipe ! Les 2 Américains ont fait leurs Américains avec leur super accent américain et leur « amazing » à tour de bras et l’Allemand avait plein d’histoires à nous raconter : il a notamment passé plusieurs semaines dans des monastères en Birmanie à faire de la méditation. Assez fascinant ! Pour passer le temps le soir, on leur a notamment appris à jouer au jeu du « Président ». C’est un jeu de cartes. Mais si réfléchissez bien, il y a le président et le … Je suis certain que vous y avez déjà joué. Bref, on s’est tous super bien entendus, on a beaucoup ri et on s’est revu ensuite, après le trek, au bord du lac Inle pour aller passer une soirée ensemble.
Petite parenthèse musicale. Pour les connaisseurs, Gunther c’est aussi un vieux chanteur suédois qui a chanté « Ding Dong Song ». Je vous conseille de la chercher sur YouTube, ça vaut son pesant de cacahuètes…. Gunther – le nôtre - était tout gêné quand on lui a montré !
Le matin du départ on se retrouve tous les 5 devant l’agence. Sam nous fait un petit briefing et nous présente nos 2 guides : Nanda et Ihi qui vont nous accompagner pendant ces 3 jours comme guide et cuisinière.
On est d’abord tous un peu interloqué car elles ont vraiment l’air d’avoir 12 ans. Il faut dire que les birmanes paraissent souvent très jeunes, sont très minces et plutôt petites. Bon en fait elles sont 19 et 20 ans. Nous voilà donc tous partis pour 3 jours pas banals…
Ce trek est avant tout l’occasion de traverser des paysages magnifiques et très différents : plantations de thé, rizières en terrasse (la plupart a été récolté mais il en reste quelques-uns encore très verts), champs de blé, de piments rouges et des légumes en tout genre.
Ici (malheureusement) pas de tracteurs ni d’engins agricoles mais seulement des sortes de zébus et surtout des buffles pour tracter charrues et charrettes en tout genre… quand ce ne sont pas les hommes eux-mêmes qui font les dures tâches ! On fait un bond d’un siècle en arrière. Pendant que les hommes labourent, les femmes arrosent ou transportent du bois…
On se souviendra longtemps de ces moments partagés avec des femmes pa-o qui ramassaient des chilis (= piments rouges) : on s’est joint à elles quelques instants, elles étaient tout sourire avec leurs superbes « turbans » rouges et oranges sur la tête et leurs tuniques noires, dans un champ parsemé de milliers de chilis rouges. Magnifique !
Et oui, parce que la région est peuplée de « tribus » différentes. La principale façon de s’en apercevoir c’est de regarder leurs tenues vestimentaires. Ils portent toujours des longyi mais de couleur totalement différente et surtout elles portent des turbans magnifiques.
Autre différence, le langage mais autant vous dire que c’est impossible à déceler pour nous. Ça peut paraitre incroyable mais chaque tribu parle un dialecte différent et impossible de se comprendre entre eux alors même qu’ils ne sont éloignés parfois que de quelques kilomètres. La plupart ne parle même pas le birman alors vous comprendrez que pour parler en anglais, ce n’est même pas envisageable ! Nos guides nous servent un peu d’interprètes mais même elles-mêmes ne savent pas parler tous les dialectes. Du coup, ça donne des scènes assez cocasses… comme cette petite mamie que nos guides n’arrivaient pas à comprendre mais qui riait à pleines dents ! Et quand elle réalise qu’on la prend en photo et vidéo, elle veut regarder l’appareil… et là, elle est prise d’un énorme fou rire : elle adore se revoir ! Trop mignon !
Tout au long du parcours, on traverse donc plein de villages et c’est la première fois en Birmanie qu’on a vraiment l’impression de « pénétrer » dans la vie des gens, de saisir de véritables instants de vie : on assiste à un marché improvisé dans une gare en attendant le train, à un cours dans une école, etc.
Pour le logement, vous vous doutez bien que dans les petits villages de quelques dizaines d’habitants qu’on traverse il n’y a ni hôtel ni camping : on dort donc chez l’habitant. C’est rustique et simple mais juste génial de vivre là avec eux ! Pour la douche, ça se limite à un seau d’eau froide (et parfois même pas de paravent… toute une histoire !). Quant aux maisons elles-mêmes, pour faire simple, les 2 dans lesquelles on a dormi étaient identiques :
au rez-de-chaussée d’une étable pour le bétail et ranger les outils,
au 1er étage d’une grande pièce à vivre qui nous servait de chambre où on dort à même le sol – fait de bambou - tous ensembles, d’une petite cuisine avec un feu de bois pour cuisiner et d’une autre pièce où dort la famille.
Du coup on dort tous alignés, c’est trop drôle. Ah si j’oubliais, la nuit il fait hyper hyper froid, alors qu’il fait hyper hyper chaud pendant la journée. Heureusement on a des tas de couverture et on avait été prévenu donc on a pu amener nos pulls. Mais bon gare à celui qui sort un doigt de pied du lit….
Pour finir, comme on reste tout de même des Français, précisons qu’on a mangé divinement bien et ça, c’était trop bien ! Nos 2 guides nous ont préparé des plats succulents avec plein de légumes, des soupes, des nouilles, des crêpes, des fruits à gogo… Je pense que c’est vraiment l’endroit où on a le mieux mangé de Birmanie.
A la fin du 3ème jour, on arrive au pied du lac Inle. Moment magique même s’il y a pas mal de brume qui nous empêche de distinguer la limite du lac et des terres alentours. Mais notre tour du lac fera l’objet d’un autre article…
On vous laisse aller sur notre album Picasa pour découvrir davantage de photos de ce trek !