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En pèlerinage au Rocher d’Or

Nous quittons donc la trépidante Rangoon pour les campagnes et une des régions apparemment les plus rurales et magnifiques du pays. Nous devrions être (légèrement) hors des gros spots touristiques.

1ère étape : direction donc le Rocher d’Or ! Nous n’en savons pas grand-chose mais cela fait partie des quelques images de la Birmanie que nous avions vu avant d’arriver ici, donc on a hâte !


Le trajet en bus est en soi toute une expédition : à Rangoon d’abord où il faut aller à la gare routière pour attraper un bus. Jusque là, rien d’extraordinaire sauf qu’ici la gare routière est à…. 15 km et 1h30 de route du centre-ville !!! What ?! Du coup, pour y aller, c’est taxi quasi obligatoirement. Sauf que là ça nous soûle, on va encore payer une blinde (bon OK quelques dollars mais bon…), on se sent vraiment « piégés » en tant que touriste et ça commence à être un peu fatiguant… Bref, du coup, on demande à la guesthouse que la fille nous écrive le nom de la gare routière en birman, on part sac à dos sur le dos pour rejoindre un soi-disant arrêt de bus et là, on arrive à choper un bus de ville tout pourri avec uniquement des inscriptions en birman mais qui ne coûte que 300 Ks chacun (soit 0,20 €) au lieu des 9000 Ks du taxi ! Super ! Les gens ont quand même l’air étonné de nous voir là et hésitent à s’asseoir à côté de nous (par timidité sans doute ?)… Et on finit par arriver à destination, tout fiers de nous !


A la gare routière, petite aventure aussi pour prendre un bus pour le Rocher doré quand on n’arrive à RIEN lire et quand les gens ne parlent PAS anglais…. Olala mais en fait, c’était génial et super facile en Amérique centrale quand on pouvait lire tous les panneaux et qu’on pouvait discuter avec les gens. Bref, on finit par trouver un bus qui part 30 minutes après. Parfait !


Le trajet en bus est assez drôle aussi : au moment du départ, un p’tt gars passe nous distribuer des petits sachets en plastique noir… Des petites poubelles ? Pour vomir ? On a la réponse assez rapidement puisque 5 minutes après le départ (oui, oui, je dis bien 5 minutes), la dame à côté de David vomit dans le petit sachet et sa fille aussi : ça promet, on a 4h30 de bus !!!!


On découvre les campagnes birmanes : magnifiques avec leurs immenses rizières, ses paysans aux chapeaux pointus, ses fleuves larges et majestueux. On découvre aussi la dure vie des Birmans : cabanes en bois en guise de maisons, puits où ils vont chercher l’eau, route en terre dès qu’on sort de la route principale, etc.

Bon là, vous vous demandez si cet article va faire 10 pages puisque je ne parle toujours pas du Rocher d’or et David va m’engueuler parce que l’article est trop long. OK, OK j’accélère.


Nous voici donc arrivés de nuit après près de 5h de bus à Kin-Mon, le « camp de base » au pied du Rocher d’Or : c’est la ville qui concentre tous les hôtels, restaurants et magasins pour les milliers de pèlerins qui viennent chaque année au Rocher d’Or. On n’y montera que demain matin !




En fait, ce Rocher d’Or est situé dans la montagne au bout d’une piste de 11 km : la montée peut se faire à pied mais il faut apparemment compter 6 heures le long de la route donc on fait comme tous les pèlerins on prend les « camions-bus » : toute une histoire ! Ils ont aligné des bancs dans les bennes de camions et hop, tout le monde s’y entasse. Pour grimper, c’est trop drôle : on grimpe sur des escabeaux puis tout le monde se bouscule pour monter sur le camion.





Nous, on se régale d’observer le spectacle ! Et puis pour bien nous rassurer avant la montée, les grands panneaux indiquant le prix précisent qu’il inclut une « life-assurance »… euh, pourquoi ils incluent une assurance vie ?


Une fois partis, le spectacle continue ! Nous sommes entourés uniquement de Birmans super excités : la route tourne pas mal et chaque virage est accompagné d’une série de cris et d’exclamations. Ils sont au manège en fait !


Tout au long de la montée – qui devient très, très raide sur la fin – on croise peu de moines et autres pèlerins faisant le trajet à pied mais par contre, plusieurs arrêts sont prévus : à chaque fois, des moines (ou d’autres gars) tendent des urnes aux pèlerins et ils donnent de l’argent à chaque fois ! On ne peut pas s’empêcher d’être un peu tristes pour eux qui n’ont rien…





Là-haut, le spectacle continue ! C’est en fait une véritable ville qui s’étend sur une large crête en haut de la montagne : on finit à pied quelques centaines de mètres bordés d’échoppes en tout genre. On comprend alors, notamment en arrivant sur la grande esplanade, que les Birmans viennent ici en famille et restent plusieurs jours en « campant » dans des abris de fortune ! Mais il y a des porteurs qui les aident à porter leurs valises et toutes leurs affaires de l’esplanade du Rocher d’Or aux camions…





Et pour les plus fainéants – ou les plus mal en point – il y a même des porteurs !!!




On finit quand même par arriver au Rocher d’Or : assez majestueux et étincelant sous ce beau soleil ! Maintenant il y a même une terrasse en contrebas : pratique pour les photos mais cela casse peut-être un peu l’effet spectaculaire. Bien sûr, la légende veut qu’il soit maintenu en l’air dans cette position incroyable grâce à un cheveu du Bouddha !







Quant à toucher ce fameux Rocher d’Or, seuls les hommes y sont autorisés………. David s’en approche : les hommes viennent en fait prier en déposant de fines particules d’or sur le rocher.


On reste un long moment sur cette esplanade à observer tous ces pèlerins pour qui le simple fait d’être là est extraordinaire. C’est drôle de voir comment ils mènent leur vie tranquillement en dormant, en jouant, en rigolant, en mangeant, en jouant sur leur téléphone portable, en criant, etc. Leur ferveur est différente de celles que nous connaissons !


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