Aaaah les moaïs…. Ils font tellement rêver, ils poussent tellement de gens à parcourir des milliers de kilomètres, ils sont tellement mystérieux… On ne va pas se mentir : les voir pour de vrai, c’est juste un très grand moment ! Une émotion, un frisson, un truc quoi !
Je préfère vous prévenir tout de suite, je n’ai malheureusement pas LA solution aux mystères de ces grandes statues de pierre appelées moaïs. Je tiens à préciser toutefois que je vais faire un peu mon polard dans ce post mais c’est pour la bonne cause. Lol. Ah oui au fait qu’elle était la question initiale car on a tous entendu dire un jour qu’il y avait des choses inexpliquées sur l’île de Pâques ?
Le mystère ne réside pas du tout dans le « comment ont-ils fait pour construire ces statues ? ». Ça on sait. Il y a une carrière de pierre volcanique sur l’île et quasiment toutes les statues proviennent de là. Non la VRAIE question est : comment ont-ils fait pour transporter ces statues qui pèsent chacune plusieurs dizaines de tonnes depuis la carrière où elles étaient taillées jusqu’à leur emplacement définitif (soit jusqu’à 25 km environ pour les plus lointaines) ? Sachant que tout ça s’est passé il y a environ 1 000 ans grosso modo. Les experts ne savent d’ailleurs toujours pas à quelle date les 1ers hommes ont colonisé l’île. Il y a une marge d’erreur de 500 ans à peu près, rien que ça !!! En gros on ne sait pas grand-chose.
Ah oui il faut savoir aussi qu’il n’y a pas quelques moaïs mais… 887 moais au total répartis sur toute l’île. Ça fait donc du sacré boulot !
Autant vous dire que tout ceci rend les lieux encore plus mystérieux.
Pour essayer de comprendre un peu mieux toute l’histoire de cette île, on est allé visiter un petit musée (bon en fait c’est le seul de l’île) à Hanga Roa. On a été agréablement surpris par la richesse de ce musée et par son côté très pédagogique. Plusieurs panneaux explicatifs très bien faits vous expliquent l’histoire du peuple Rapa Nui. C’est vraiment passionnant. Ne vous inquiétez pas je ne vais pas faire un résumé. Ça serait vraiment trop long.
En gros, il faut retenir que les statues ne représentent pas du tout des dieux ou autres divinités. L’objectif était de rendre hommage à leurs ancêtres. L’île était partagée en sortes de clans et chacun d’entre eux taillait donc des moaïs un peu à leur image (c’est pour ça que ça ressemble quand même à des têtes et des corps d’hommes et quelque fois de femmes) qu’il disposait ensuite près de leurs villages sur un ahu.
L’ahu, c’est un autel qui ressemble à une grande plateforme surélevée en pierre où les moaïs étaient alignés toujours dos à la mer. Et bien sûr plus le moaï était grand et plus on montrait au voisin qu’on était fort.
Et maintenant alors le transport des moaïs ? Les différents experts, archéologues et navigateurs ont tenté chacun à leur tour d’expliquer les méthodes qui auraient pu être employées mais il n’existe aujourd’hui aucune réalité scientifique. Les plus probables seraient que les moaïs aient été couchés puis transportés sur des rondins de bois à la force humaine. Il faut dire que la notion de temps n’était peut-être pas la même qu’aujourd’hui. Certains avancent même qu’ils achetaient ainsi la paix sociale quand l’île était surpeuplée en les occupant ainsi pendant des années. Ensuite ils auraient été relevés au moyen de la technique des petites pierres : en fait on met plein de petites pierres sous le moaï une à une et à force il paraitrait qu’il se lève. Moi j’en doute…
D’autres hypothèses plus farfelues font référence à une aide extraterrestre.
Et ensuite ce n’est pas fini, une fois que le moaï était debout sur son ahu, il fallait lui mettre un chapeau, appelé paro, en pierre bien sûr (extraite d’une autre carrière d’où sa couleur un peu rouge), qui lui aussi pesait plusieurs tonnes. Et là aussi c’est le gros mystère. Comment faisaient-ils pour lever une aussi grosse charge aussi haut (le plus haut moaï jamais érigé mesure 9,80 m) ?
Les peuples qui ont habité l’île avaient principalement une tradition orale. Malheureusement elle s’est perdue lorsque des péruviens ont débarqué sur l’île au XIXème siècle et réduits en esclavage la quasi-totalité des habitants qui ont été envoyés en Amérique du Sud. C’est ballot !!
Des écrits ont néanmoins été découverts laissant penser que tout n’est pas perdu mais malheureusement ils sont totalement indéchiffrables… enfin pour l’instant !! On attend toujours le nouveau Champollion pour déchiffrer ce langage Rongo Rongo !!! Ce sont des sortes de symboles gravés sur de la pierre ou du bois. Quand on arrive au bout d’une ligne de lecture il faut tourner le support pour continuer à lire la ligne suivante. Pas banal !!
Finalement, on ne sait pas grand-chose et ce n’est peut-être pas plus mal...
Bon sinon ces moaïs ça donne quoi ? Ils sont tour à tour gros, grands, minces, impressionnants, émouvants, tristes, charmeurs, rigolos, abîmés, restaurés, au bord d’une plage, sur les flancs d’un volcan, ensevelis, redressés…
Les premiers explorateurs les ont retrouvés la plupart du temps couchés. Pourquoi ? Lorsqu’il y avait des guerres entre clans, le vainqueur avait pour tradition de coucher les moaïs du vaincu. Dans ce cas-là on retrouve aussi pas très loin le chapeau qui a roulé suite à la chute.
Sur les sites les plus remarquables, les archéologues ont décidé de restaurer les statues et de les relever comme elles étaient originellement. Et là, la magie opère. Comme elles sont disséminées un peu partout sur l’île, on les découvre soit à pied, soit en scooter, du lever au coucher de soleil.
Nous voilà partis à la découverte de ces merveilles !
Voici un petit aperçu des quelques sites les plus remarquables :
RANO RARAKU : LE site à ne pas manquer, le top du top, le plus inattendu et le plus impressionnant. On a beaucoup aimé ! A flanc de colline sur les pentes du volcan Raraku, c’est ici que les moaïs étaient taillés directement dans la roche volcanique. Une fois terminés et après le dernier « coup de ciseau », ils dévalaient les pentes prêts à être transportés jusqu’à leur ahu. Mais encore fallait-il qu’ils ne se brisent pas dans cette 1ère glissade. Beaucoup sont aussi restés plantés là fièrement, comme surveillant l’île. Il y en a presque 300 : si si regardez bien derrière David sur cette photo, tous les points noirs que vous voyez sont des moaïs.
On déambule au milieu de ces mastodontes de pierre avec une vue splendide sur toute l’île.
Le plus grand moaï de tous les temps (21,60m) n’a pas été terminé mais reste encore visible dans la roche. On vous a ajouté des flèches rouges pour bien le repérer :
TONGARIKI : Pas très loin de la carrière au bord de la mer, se dressent 15 moaïs alignés de taille variable. Tout autour ce n’est que prairie verte et herbes sauvages.
Seul le son des vagues vient perturber le silence qui règne ici. Sans aucun doute c'est le site le plus majestueux.
Et que dire du lever du soleil lorsque les rayons surgissent derrière les moaïs…
ANAKENA : c’est ici qu’ont été relevés les 1er moaïs. Ce site est unique sur l’île car il y a une plage à l’eau bleu turquoise avec du sable fin, des cocotiers… et 6 moaïs, dont certains ont conservé leur paro. C’est SUBLIME !!
On s’y pose un petit moment d’abord pour pique-niquer à l’ombre de la cocoteraie et ensuite pour aller faire trempette.
AHU AKIVI : Petite particularité de ce site, les 7 moaïs sont tournés vers la mer. Et là encore aucune explication. Soi-disant qu’ils regardent les Marquises – car le roi qui aurait débarqué le 1er ici venait des Marquises - mais bon… Ils ne sont pas au bord de l’eau contrairement aux autres mais à l’intérieur des terres au milieu des vaches et chevaux qui broutent tranquillement. Avec la luminosité du soleil couchant, ces 7 moaïs prennent des teintes de couleur tout à fait extraordinaires. On en a d’ailleurs profité pour se faire un petit apéro au coucher de soleil. Autant vous dire qu’on était bien calé.
TAHAI : à quelques centaines de mètres du village de Honga Roa, ce site est parfait pour les couchers de soleil. 3 ahus à quelques mètres les uns des autres portent 7 moaïs magnifiques dont le seul de l’île avec un paro et les yeux en corail blanc.
On dirait que tout le village se donne rendez-vous ici le soir, touristes comme locaux. Fidèles à notre tradition, on sort les cacahuètes, l’apéro et on attend que le soleil se couche afin que la magie opère. On revient plusieurs fois et on adore !
On profite pleinement de chaque site en faisant 150 000 photos et vidéos. Comme d’hab, on prend notre temps et c’est génial ! Du coup, il y a toujours un moment où on se retrouve seuls, avec une luminosité parfaite pour les photos…
Mais ce n’est pas tout, en parcourant l’île avec notre scooter on retrouve un peu partout au bord des chemins, quelques moaïs couchés, abandonnés certainement pendant leur transport. On avoue même que 1 ou 2 fois on ne s’est pas arrêtés en scooter en se disant « Oh tiens encore un moaï couché, ça devient banal » !!!
L’île regorge également de curiosités pas banales comme des pétroglyphes dessinés sur des pierres posées à même le sol dans des endroits assez improbables ou bien sur les moaïs et leurs paros représentant toutes sortes d’animaux (tortues, espadon, requin…).
On y resterait bien 1 mois ici finalement…
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