Nous sommes restés plusieurs jours dans la ville de Matagalpa, une ville importante du nord du pays. Depuis Matagalpa, nous sommes partis dans une communauté – c’est le nom qu’on donne aux petits villages reculés ici - des environs pour visiter une coopérative de café.
Après 30 min de bus sur une route caillouteuse, on débarque dans un petit village tranquille au milieu des montagnes. Une guide toute mignonne nous attend pour nous faire découvrir sa communauté de la Reina et surtout sa coopérative de café.
Cette coopérative se résume en réalité à un bâtiment principal qui sert à dépulper et à laver le café puis à quelques bâtiments autour pour le stockage : tous les petits producteurs du coin se sont regroupés pour créer cette coopérative il y a une trentaine d’années à la fin de la guerre civile et ces dernières années, ils ont eu l’excellente idée de s’ouvrir à de l’agro-tourisme. Nous, on a adoré cette initiative !
Petit moment « polard » :
Pour dépulper ils se servent d’une grosse machine qui va retirer l’enveloppe rouge autour des grains de café. Là, sur la photo, ce sont les grains de café bruts, tout juste récoltés. De l’or rouge !
Cette machine peut être utilisée par tous les agriculteurs. Comme on est en pleine saison des récoltes, on a la chance de la voir fonctionner. Fascinant de voir ce tas de ferraille se mettre en route dans un boucan d’enfer et de voir sortir petit à petit de cette machine des grains de café tout propres.
Après ce processus, les grains de café sont lavés puis séchés à l’extérieur sur des sortes de grands tamis.
En ce moment, on les aperçoit d’ailleurs souvent au bord des routes.
Après le séchage, la coopérative se charge de les vendre sur Matagalpa où un processus de torréfaction sera mis en place mais ce n’est plus le travail de la coopérative.
Ici aucun engin mécanique mis à part la machine pour dépulper. Tout se fait à la main et à dos d’homme : la récolte ainsi que le transport sous forme de sacs de 50 kg jusqu’à la coopérative.
Tous les champs de café sont tout autour de la communauté à flanc de montagne sous les arbres. Et oui le café pousse sous les arbres car il a besoin d’ombre et pas trop de chaleur.
Après un petit tour dans les champs de café, notre guide nous amène au milieu de la forêt à l’entrée d’une ancienne mine d’or. Pas banal de penser qu’il y a de l’or sous nos pieds !! C’est une sorte de grotte d’où jaillit un petit ruisseau. L’entrée est condamnée mais on nous certifie que le tunnel continue sous terre pendant des centaines de mètres. La mine a fermé il y a maintenant une cinquantaine d’années depuis l’effondrement partiel du tunnel tuant un mineur. Finalement on est content de ne pas pouvoir y rentrer. :-)
Ah si, j’ai failli oublier le côté écologiste de cette coopérative qui nous a fait énormément plaisir. Il a été mis en place (on ne sait pas trop par qui mais il semblerait que ce soit une ONG néerlandaise) un système de production de biogaz à partir de la fermentation de tous les déchets organiques. Ce biogaz sert ensuite à alimenter la cuisine d’un petit restaurant sur place et surtout sert comme carburant pour la fameuse machine à dépulper. Chapeau !
Bref, on a adoré cette plongée dans cette communauté, au milieu de la jungle et coupés du monde. Quel sentiment de zénitude et de liberté !
On restera finalement un jour de plus à Matagalpa, histoire de profiter de la bonne atmosphère de cette ville, de son agitation, de ses églises, de son musée du chocolat et de ses bonnes pâtisseries…