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Rencontre avec Marcello, ex-guérillero sandiniste

A León, on a rencontré Marcello, un ancien guérillero sandiniste… et on n’est vraiment pas prêt à l’oublier !


Marcello est un des « guides » du Museo de la Revolucion de León : bon, cela s’appelle un musée mais c’est surtout un immense bâtiment, certainement magnifique par le passé mais aujourd’hui quasiment à l’abandon. Au rez-de-chaussée, quelques salles avec des hauts plafonds, des lumières blafardes et des panneaux de bois avec des photos en noir et blanc toutes fanéées. Mais peu importe, ce n’est pas un musée comme un autre, c’est le lieu le plus symbolique de la révolution sandiniste et comme nous l’a dit Marcello, pour rien au monde, ils ne le cèderont à des capitalistes qui aimeraient bien en faire un hôtel 5 étoiles… : il se battra jusqu’à la mort si nécessaire, mais jamais le bâtiment ne leur échappera. Ça vous annonce la couleur !


Marcello avait 14 ans lors des très violents affrontements de 1978 et 1979, qui ont abouti au renversement de la dictature de Somoza par le FSLN (Frente Sandinista de Liberacion Nacional). Mais Marcello ne fait pas que nous raconter ces événements historiques… il nous fait vivre cette révolution populaire, fruit de plus de 40 années de combat contre la dictature de la dynastie des Somoza (le père d’abord, puis un 1er fils, puis un 2nd) soutenue par les Etats-Unis : les années d’oppression, la dictature, les mouvements étudiants puis populaires, les révolutionnaires du monde entier qui viennent garnir les rangs des guérilleros cachés dans les montagnes, puis la guerre, pendant des semaines et des semaines, les milliers de morts, les villes détruites… On tremble avec lui, on est ému quand il nous raconte qu’il a perdu sa mère et 4 de ses frères pendant cette dictature, on frissonne quand il évoque les tortures qui ont eu lieu dans ce bâtiment même…



Marcello, un béret du Che vissé sur la tête, lui-même revit ses événements avec nous : il fait plein de gestes dans tous les sens, nous mime comment d’autres guérilleros ont été fusillés, allume une clope, continue son histoire, parle fort puis chuchote… bref, on retient notre souffle à chaque instant !



Il faut imaginer à quel point cette révolution est une fierté pour ces guérilleros et pour les Nicaraguayens en général : on retrouve toujours un peu partout en ville des peintures murales avec des portraits de Sandino (le père de ce mouvement, mort fusillé en 1934), d’autres révolutionnaires nicaraguayens ou encore du Che. D’autres peintures rappellent « la lucha para la libertad »… Bref, règne ici une petite atmosphère de Cuba !



Le FSLN existe toujours aujourd’hui, et on retrouve son drapeau rouge et noir dans ses principaux fiefs : à León, bien sûr, qui a conservé son âme étudiante et révolutionnaire, mais aussi dans les montagnes où tous les mouvements se sont préparés. A Estelí, notre 2nde étape nicaraguayenne, le drapeau règne en maître au-dessus du Parque Central !


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