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L’incroyable San Simon : un « Saint » qui aime… l’argent, boire et fumer. Si, si !

Attention, moment culte !


On en avait vu des saints, des prières, des chapelles, des églises dans ce pays très croyant, mêlant allègrement croyances catholiques, évangéliques et mayas, mais là, on a trouvé un champion ! Pour cela, direction le petit village de Zunil, sur les pentes du volcan Santa Maria à seulement 10 km de Quetzaltenango, la 2nde ville du pays.


C’est San Simon ou Maximon : un drôle de personnage, souvent placé dans des pièces obscures éclairées à la lueur des bougies. C’est en fait un mannequin, à l’apparence humaine, avec un accoutrement qui le fait presque ressembler à un bandit et qui trône au milieu des vapeurs d’encens, assis tranquillement sur un fauteuil à bascule. A ses pieds, des offrandes en tout genre : des fleurs (on est surpris de toutes les fleurs fraîches magnifiques dans toutes les églises et autres lieux de culte), des bougies, du maïs… Les gens se pressent pour lui parler à l’oreille, lui baiser les pieds (chaussés de Santiags), s’agenouiller devant lui, bref pour le vénérer de manière inouïe.



Mais ce qui est absolument surréaliste pour nous, c’est que ce personnage aime :

  • L’argent : une belle corbeille remplie de billets est déposée à ses genoux et le « gardien » de San Simon (un gars plutôt au look d’ado frimeur avec un super portable à la main !) vient nous demander quelques quetzales pour pénétrer dans cette pièce et quelques quetzales de plus pour pouvoir photographier. C’est le jeu, on était prévenu.

  • Boire : les dévots lui fait donc boire de la vodka ! Juste incroyable ! Ils versent de la vodka dans de petites cruches puis le gardien penche le fauteuil à bascule en arrière, et on lui déverse la vodka dans le trou qui fait office de bouche en l’implorant… Les gens se succèdent pour le faire boire. Attention, quand San Simon a fini de boire, le gardien lui essuie la bouche très consciencieusement. C’est sérieux. Nous, on n’en croit pas nos yeux.




  • Fumer : bon, là c’est le moment où on a vraiment failli exploser de rire ! On ne comprenait pas pourquoi le Routard nous disait de faire attention à ne pas sourire – on sait quand même respecter des cultes, c’est la moindre des choses. Parce que d’un coup, alors qu’on regarde des cérémonies mayas qui ont lieu dehors – ça on vous le racontera juste après - David me glisse à l’oreille : « là, Oriane, c’est énorme, ils le font fumer ! Si, si, ils lui ont vraiment mis une cigarette à la bouche ». Là, on ne peut s’empêcher d’avoir un très grand sourire mais on se ravise très vite et je me retourne : notre San Simon est tranquillement en train de fumer une cigarette.


On reste un long moment à profiter de ce lieu, de cette atmosphère hallucinante, de ces gens tous adorables…. Je me souviendrai longtemps de cette famille quiché qui nous a conduits jusqu’ici, dans une maison banale du village et qui a très longuement imploré ce San Simon. La mamie me fait de nombreux sourires et finit par demander si j’aime ce lieu, je lui réponds que « oui, beaucoup » et elle me fait un sourire magnifique en me serrant très fort le bras. Elle est tellement fière de son San Simon ! Et moi, je la trouve tellement touchante.



Ah ah, il me reste quand même 2 petites choses à vous raconter :

  • A l’entrée de cette pièce, des charlatans occupent une poignée de tables en plastique et proposent de lire l’avenir dans des cartes à jouer. Voir ces familles de paysans dépenser ainsi les quelques quetzales qu’ils ont si durement gagnés nous fend le cœur.

  • Juste à côté, certaines personnes s’adonnent à des rituels mayas : un feu allumé à même le sol et les gens se mettent debout, juste devant, et se tapent le corps partout, à de nombreuses reprises avec des espèces de grandes gerbes d’herbe ou autre plante. Ils implorent à voix haute et jettent peu à peu ces herbes au feu. Sans doute pour s’expier de leurs pêchés…

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